Ce que je pense

Publié le par ETIENNE VERDIN

 

J'ai le plaisir de vous faire part d'un article de La Libre  dont les propos
 rejoignent ce que je pense.
Cela est si bien exprimé! et face à l'évolution de notre société, il met en évidence l'actuelle dualisation de notre société. Ceux qui veulent bouger (entreprendre, travailler, ne pas dépendre des autres, s'assumer) et ceux qui sont quotidiennement soutenus dans leurs droits et non dans leurs devoirs. Tout en étant, bien entendu, solidaire, de ceux qui en ont besoin !



Le MR lance son “printemps des réformes”. Les incohérences de la gauche bobo lui ouvrent un boulevard. Le temps est venu de rompre les rangs.
Une opinion de Claude DEMELENNE, rédacteur en chef de l'hebdomadaire "le journal du mardi".

La gauche est souvent pavlovienne et sectaire. Je sais de quoi je parle, je fais partie de la famille. En son sein, il est de bon ton d’assimiler le MR à la droite bête et méchante. L’accusation est gratuite, mais le rituel est immuable. Le MR, c’est "l’ennemi de classe". Il m’est arrivé, moi aussi, de verser dans la caricature. L’exemple vient d’en haut. Selon Philippe Moureaux, le patron du MR, Didier Reynders, est "le ministre des rupins" et le sénateur libéral Alain Destexhe incarne "le nouveau fascisme". Ce qui est excessif est insignifiant. Lorsqu’elle navigue entre slogans poussiéreux, procédés staliniens et daerdenmania, une certaine gauche atteint le degré zéro de la politique.


Au moment où le MR peaufine son nouveau manifeste, le temps est venu de rompre les rangs. Et d’en finir avec une diabolisation aberrante. Observateur étiqueté "socialiste", je n’ai pas envie de hurler avec les loups. Ni de répéter en boucle, "tous ensemble contre la droite!" L’honnêteté intellectuelle exige de sortir du manichéisme. Au risque d’endosser, aux yeux des bien-pensants de gauche, l’uniforme infamant du traître, je ne résiste pas au plaisir d’aligner quelques éléments troublants.


A quelques nuances près, toute la classe politique, du PS au MR, en passant par le CDH et Ecolo, s’est ralliée au social-libéralisme. Partout sur le continent européen, le pragmatisme règne en maître. Dans la sphère socio-économique, il n’y a guère plus que l’épaisseur d’un papier à cigarettes entre les actes concrets posés par la gauche et la droite. Il n’est pas rare que le paysage politique se brouille.

Sur la scène politique belge francophone, le clivage progressiste-conservateur n’est plus ce qu’il était. Une bonne partie de la gauche affiche son mépris du peuple, en négligeant son droit à la sécurité. Les émeutes à répétition dans plusieurs communes bruxelloises et la multiplication des zones de non-droit ne semblent pas être prises au sérieux par une gauche rouge-verte flirtant souvent avec l’angélisme. Dans le débat sécuritaire, comme dans celui de l’immigration, les régulateurs sont au MR, les dérégulateurs se situent à gauche. Curieux paradoxe: le PS veut - à raison - réguler l’économie et le capitalisme mondial. Mais dans la capitale de l’Europe, là où ses représentants disposent d’un réel pouvoir, ils montrent fort peu de zèle à réguler les quartiers dits "difficiles", parfois abandonnés aux mains des trafiquants de drogue et des petits caïds. Dans le même temps, ils fustigent la droite dès qu’elle affiche son souci de réguler l’immigration. Les socialistes francophones ont ainsi caricaturé l’action de la ministre de l’Intérieur, Annemie Turtelboom, coupable de ne pas inscrire son action dans les pas des militants sans-frontiéristes, partisans d’une large régularisation des sans-papiers.

Dans son livre "Pour la Nation" (éd. Grasset), Eric Besson analyse, avec une froide lucidité, les contradictions de la gauche qui a "engendré une idéologie fondée sur l’angélisme, contestant toute politique de fermeté dans le domaine de la sécurité et de la tranquillité publique et toute volonté de réguler les flux migratoires ". L’ancien conseiller de Ségolène Royal, rallié à Nicolas Sarkozy, enfonce le clou et note que, "de manière surprenante, les ennemis les plus acharnés de la libre-circulation des capitaux, des marchandises et des services, sont devenus les partisans les plus extrémistes de la libre-circulation des personnes. Il faudrait plus de régulation dans tous les aspects de la mondialisation, sauf dans celui des migrations." Une bonne partie de la gauche - sauf la gauche chevènementiste, en France - défend le "laisser-faire, laisser-aller", en matière d’immigration. Une position qui se veut généreuse mais est surtout irresponsable. Réguler a minima l’immigration conduit à renforcer la loi de la jungle, exercer une pression à la baisse sur les salaires et fragiliser les conditions de vie des classes populaires, en ce compris, bien sûr, les immigrés eux-mêmes, que la gauche prétend défendre.
Le MR régulateur défend mieux la cause des moins nantis que la gauche bobo.

Sortir des schémas manichéens conduit à des conclusions dérangeantes pour le confort intellectuel des penseurs de la gauche.
Question provocatrice: dans plusieurs dossiers sensibles, tels que la sécurité, l’immigration, mais aussi l’égalité hommes-femmes et l’action sociale, le MR ne défend-t-il pas des positions plus progressistes que celle de la vieille gauche?

Lorsque, à Bruxelles, le PS noue des alliances électorales avec les éléments les plus conservateurs de certaines mosquées - pas vraiment des défenseurs du droit des femmes - où sont les progressistes? Lorsque Philippe Moureaux fait le vibrant éloge du très controversé prédicateur musulman Tariq Ramadan, champion du double discours, où sont les progressistes?
Lorsque la gauche fait barrage pour empêcher le vote d’une loi régulant le port du voile à l’école, où sont les progressistes? Le MR n’est-il pas le seul parti bruxellois francophone refusant le communautarisme et les concessions à courte vue aux cléricaux musulmans?

Le MR critique la politique d’assistanat appliquée par la gauche, qui blâme son insensibilité à la question sociale. Mais cette coûteuse politique d’assistanat est un échec patent, particulièrement à Bruxelles, où les inégalités se renforcent et des quartiers entiers vivotent, entre décrochage scolaire des jeunes, petite délinquance et économie souterraine. Les incohérences et les reniements de la gauche ouvrent un boulevard pour un MR rénové. A une condition, dont l’énoncé surprendra, sous la plume d’un observateur "de gauche": le MR doit assumer un positionnement décomplexé au centre-droit. Marquer sa différence dans un paysage politique francophone où les partis de l’Olivier ressemblent de plus en plus à trois clones, caricatures de la gauche bobo et conformiste.


Je vous invite à lire l'article complet sur : http://www.soumagne-et-liberte.net/ext/http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/558688/propos-iconoclastes-sur-le-mr.html

Publié dans CE QUE JE CROIS

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